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Les Spectateurs (2018)
De Nathalie Azoulai chez PolDans le salon d’un petit appartement, un enfant de 13 ans, sa petite sœur et ses parents regardent la télévision. Le général de Gaulle, président de la République, y donne une conférence de presse qui les sidère. Celle du 27 novembre 1967. L’enfant comprend en direct qu’on peut avoir à quitter son pays natal, comme ses parents chassés de chez eux quelques années plus tôt. Bouleversé, il veut savoir comment ça s’est passé et questionne ce premier exil. Il leur demande quand et comment on décide de partir, ce qu’on emporte dans ses valises, ce qu’on laisse derrière soi mais, à toutes ses questions, personne ne répond vraiment, comme si on lui cachait quelque chose.
Le soir même de la conférence, sa mère se confie à sa voisine Maria, une couturière qui lui confectionne toutes ses robes d’après celles que portaient les stars hollywoodiennes des années 40. Rita Hayworth,
Lana Turner, Gene Tierney, des figures qui accompagnent sa vie et qu’elle invoque à tout bout de champ. De l’autre côté du mur, l’enfant reconstitue les menaces, le départ, les adieux, et parvient à recoudre les différents pans d’une histoire qui entrelace l’amour et le secret, l’exil et le cinéma, l’Orient et l’Occident...
Tags : roman, suspense, quête, tristesse, discours, faim, obsessions, exil, handicap, quête d'identité, secrets, hollywood, films, cinema, famille, allemand, france, littérature française, orient, italien.
Citations de Les Spectateurs (9)
"Des petits sons, des mots, des gestes agacés, des mouvements de tête erratiques puis soudain, une impulsion plus longue, ample, balancée, qui déroule la question: De quelle patrie sont- ils vraiment les patriotes ?"
Comment quitter un pays qu'on aime tant mais où on vous hait tant ?
Toute la traversée s'est déroulée ainsi, Maria, dans un mélange de joie et de tristesse, d'émerveillement et de déception, le visage de Flynn et celui de mon mari, l'Occident qui nous attend et mon pays natal qui s'éloigne, mon enfant et mes parents. Je sais que vous pouvez comprendre, Maria, c'est pour ça que je vous le raconte, bien que sur votre passeport, vous n'ayez jamais lu la mentionNo return, en lettres noires, serrées comme une barrette de bestioles qui, lorsque vous approchez les yeux, grouillent sur votre plaie vive, infectée.
Sa réponse n'éclaire en rien ce tunnel où se terre la vie des adultes, comme s'il n'y avait rien à y percevoir que des doutes, des murmures incompréhensibles. Et des places vacantes. Des absences tapies dans l'obscurité vers lesquelles, telles des plantes au soleil, irrésistiblement se tourne la tête des enfants.
Elle déteste confondre ses références, douter ; elle aime les dégainer, claires et nettes, comme si son autorité garantissait leur existence et leur pérennité, comme si elles avaient le pouvoir de faire apparaître Gloria Grahame là, devant eux, dans la pièce.
En anglais, dit-elle une fois, le mot « fair » signifie blonde et belle, il suffit de regarder Miriam Hopkins ou Marlene Dietrich, ajoute-t-elle. Les regarder où ? demande-t-il pour qu'elle aille fouiller dans sa pile de magazines et revienne bredouille en disant qu'elle a surtout gardé ceux des années 1940 sans qu'il ose lui demander ce qu'elle a fait des décennies précédentes et des suivantes.
De toute façon, quand on coud, on ne peut pas lever les yeux. Elle ajoute que c'est une drôle de coïncidence que la livraison ait lieu le même jour que la naissance du bébé sans oser lui demander ce qui le met le plus en joie.
Sa mère ne regarde pas tant les appareils que les autres garçons de son âge qui déambulent entre les rayons. Il sait que, où qu'elle soit, elle le compare, cherche à vérifier s'il est comme eux, ou différent. Seuls ses cheveux le distinguent, quelques vaguelettes crépues qui ondulent sur le haut de son crâne qu'elle lui fait normalement couper court, à ras, avant même qu'elles ne se reforment. Si, de loin, elle peut imaginer qu'il a une chevelure aussi souple et soyeuse que les autres, des mèches où jamais le peigne n'accroche, il suffit qu'il s'approche pour qu'elle aperçoive les repousses briser l'illusion.
Il sait qu'au seul nom d'amazone, sa mère voit toujours apparaître des images de cinéma, des crinolines à flanc de cheval. Son visage s'illumine un instant, doux et indulgent, comme le sien. Elle préfère de loin cette comparaison à celle qu'il emploie certains jours quand il traite sa sur de culbuto.
Critiques de Les Spectateurs : avis de lecteurs (10)
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Critique de Les Spectateurs par CCoco (Babelio)Peut-être la dédicace comme indice, "A ma mère". Le narrateur est une jeune garçon qui cherche à comprendre sa mère, son père, sa soeur... Qu'est-ce que sa mère, son père ont ressenti quand ils ont dû...
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Critique de Les Spectateurs par darcourt (Babelio)Ce livre m'est tombé des mains à plusieurs reprises. J'ai cru mourir d'ennui.
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Critique de Les Spectateurs par Annette55 (Babelio)Peut- être suis - je la seule ? Impossible de suivre ce roman. Pas de dates, ni prénoms, ni situation pour se repérer, seule la conférence de presse du Général de Gaulle pour s'orienter , car tout...
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Critique de Les Spectateurs par (Babelio)Je ne suis allée jusqu'au bout que parce quej'espérais une élucidation...L'auteure nous en dit beaucoup trop sur la mère, le cinéma des années 40 et les robes des stars de l'époque dont elle fait copi...
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Critique de Les Spectateurs par Mespetitescritiqueslitteraires (Babelio)Le 27 novembre 1967, à 15 heures, toute la famille est devant le poste de télévision pour regarder la conférence de presse du Général de Gaulle. A treize ans, il comprend qu'on peut avoir à quitter so...
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Critique de Les Spectateurs par (Babelio)C'est le premier livre de Nathalie Azoulay que je lis et j'ai été déroutée par cet écrivain. Le style n'est pas évident et plusieurs fois j'ai dû relire certains paragraphes pour en comprendre le se...
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Critique de Les Spectateurs par mumuboc (Babelio)Les spectateurs.... Je ne connaissais pas Nathalie Azoulai et quand je ne connais pas c'est toujours avec une certaine impatience que je débute une lecture car je suis dans l'attente, l'espoir d'une b...
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Critique de Les Spectateurs par (Babelio)Pas facile de parler de ce roman.... Mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il m'a laissée perplexe. Pour tout vous dire, j'ai foncé dessus les yeux fermés, sans en rien savoir, tant j'avais été...
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Critique de Les Spectateurs par pilyen (Babelio)Pour reprendre une rubrique d'un magazine féminin à grand tirage ( Elle ), je réponds à la question que je me pose : Il est comment le nouveau Nathalie Azoulai ? ( Oui, on peut poser cette question, p...
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Critique de Les Spectateurs par motspourmots (Babelio)J'ai tellement aimé Titus n'aimait pas Bérénice que ce nouveau roman de Nathalie Azoulai est le premier sur lequel je me suis ruée lors de ma première virée en librairie début janvier. Me voilà donc b...
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Ils parlent de Les Spectateurs
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lejdd.fr |
"Les Spectateurs", une histoire d'exils par Nathalie AzoulaiL’auteure de Titus n’aimait pas Bérénice (prix Médicis 2015), Nathalie Azoulai, raconte dans son nouveau roman "pourquoi les gens partent ou ne partent pas" à travers les yeux d’un enfant dans la France des années 1960.
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Le Point | 10-02-2018
Roman : « Les Spectateurs », une histoire d'exils - Le PointDans « Les Spectateurs », Nathalie Azoulai scrute les non-dits et les rêves de l'exil, à travers le regard d'un enfant dans les années 1960.
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La Croix | 17-07-2018
Le livre de chevet de l’écrivaine Nathalie AzoulaiLe livre de chevet de l’écrivaine Nathalie Azoulai
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France Culture |
Nathalie Azoulai // Pierre-Noël GiraudEn première partie, hommage à Paul Otchakovsky-Laurens et rentrée littéraire avec la romancière Nathalie Azoulai, qui publie "Les Spectateurs" chez POL. A 8h15, croissance, réformes, chômage, les enjeux économiques cruciaux de cette rentrée 2018 avec l’économiste Pierre-Noël Giraud[...]
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