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De père français (1998)
De Michel Del Castillo chez Fayard" J'ai rendez-vous avec mon assassin. C'est mon père et il s'appelle Michel. J'aurai mis près de quarante ans à le retrouver. Une fois encore, je reprends la route. Je ne vais pas bien loin, de Chevaleret à Etoile. Une vingtaine de stations. Je connais la partition: la mort du père, une figure de rhétorique, avec ses morceaux d'émotion rude. Mais quelle mort du père entonner, quand le père n'a jamais existé? Le plus simple serait de m'en tenir à la règle d'or de l'écriture: la sincérité. La difficulté provient du fait que la sincérité ne se situe nulle part. Des sentiments contradictoires m'agitent: la colère, la rage, la honte, le mépris. Un sentiment plus trouble également: la pitié. Toute ma vie, j'ai traîné l'illusion que les hommes ne peuvent pas être si bas, qu'ils finiront par ôter leur masque et découvrir leur véritable figure. L'ennui est qu'ils ne tombent pas le masque et qu'ils savent parfaitement ce qu'ils font. " M. del C.
Collection : Litterature FraTags : récits, roman, autobiographie, récit personnel, biographie, bourgeoisie, ennui, rhétorique, père, enfance, filiation, Aspect psychologique, guerre civile espagnole, seconde guerre mondiale, guerre civile, relation père-fils, littérature française, espagne, roman 20ème siècle, 20ème siècle.
Citations de De père français (9)
J'ai rendez-vous avec mon assassin. C'est mon père et il s'appelle Michel.
Rémi s'offusque : "on dirait que tu prends plaisir à te démolir!". Pour lui, l'affaire est simple : un homme capable de dénoncer et d'expédier dans un camp la femme qu'il a aimée et dont il a eu un enfant, cet homme est un salaud, point.
Je me sens anéanti. Nadia et Rémi avaient raison, jusque dans la mort, cet homme conserve le pouvoir de détruire. Il n'a pas changé. Il reste tel qu'ilo a toujours été : malin, certes, pervers, surtout. Mon assassin.
Pardonne moi de ne pas savoir montrer. Je me suis cadenassé pour résister.
Récemment, j'ai lu une étude parue dans une revue scientifique américaine. Ceux qui vivent le plus vieux sont ceux qui ressentent le moins. Votre père n'est pas un sensible [...]. ... pour vivre vieux, mieux vaut en effet être insensible.
Elle ne parlait guère de lui, y faisait rarement allusion ; dans une de ses lettres, j'avais relevé cette phrase : "Il était juste assez méchant pour que je m'intéresse alors à lui.", allusion aux rengaines masochistes dont sa jeunesse fut bercée.
Quant aux concepts de la psychologie... Les théories servent d'abord à éviter le contact ; elles diluent la réalité. Or, je souhaite regarder sans ciller, fixer jusqu'au moindre détails.
Qui voudrait aimer l'écorché vif que je me sens être toujours prêt à rentrer dans ma coquille et à me retrancher derrière une bouderie ? Je me passe très bien de toute affection, grimace ma bouche, alors même que mon coeur cogne à mes tempes. Préparé à recevoir un nouveau coup, j'affecte l'indifférence. Je me veux blindé, mais mon armure est fendue de partout.
J'ai offert mon bras à ma tante qui le presse, me chuchote des mots tendres. J'ai si peu l'habitude d'être câliné que j'en ai les larmes aux yeux.
Critiques de De père français : avis de lecteurs (6)
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Critique de De père français par Miva (Babelio)L'adulte confronté à la personnalité trouble de son père qui l'a trahi enfant en 1940 et le réclame dans ses vieux jours, l'adulte face à la vérité de son passé qu'il peut enfin reconstituer, l'adulte...
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Critique de De père français par Vermeer (Babelio)Quand on lit les autobiographies de Michel del Castillo, une question se pose (soyons un peu provocateurs). Ne vaut-il pas mieux avoir des parents odieux, qui vous méprisent, vous enfoncent et qui ne ...
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Critique de De père français par patrickmaillocheau (Babelio)une vie difficile un combat un extraordinaire ecrivain
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Critique de De père français par sagebooker (Babelio)Un livre terrible, sec et froid, distillant par descriptions successives de mesquineries le non-amour puis la haine d'un fils pour son père et de ce père pour le fils qu'il découvre, après avoir tout ...
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Critique de De père français par mustango (Babelio)Le livre aurait pu s'appeler la Nausée comme le livre le suggère ou "grosse mesquinerie" mais ça fait pas très littéraire. Le père de Del Castillo est peu commun : en plus de s'être très peu occupé de...
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