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12, rue Carioca (2015)
De Jean Paul Delfino chez Le PassageÀ l’aube du xxe siècle, le Brésil est une poudrière. Avec l’avènement de la démocratie et la fin de l’esclavage, le pays bouillonne et se cherche un futur.
À Rio de Janeiro, les bandes s’affrontent avec violence pour défendre leurs territoires et la capoeira est encore l’apanage des mauvais garçons. Naissance du cinéma, idéaux anarchistes venus d’Europe, droits des travailleurs et des syndicats bafoués par la force, premières luttes féministes, émergence de la samba, déferlement du carnaval, reconstruction du centre historique : la ville fait table rase du passé, bien décidée à devenir enfin la capitale flamboyante de l’Amérique latine.
Au même moment, entre Vieux-Port, quais de la Joliette et Belsunce, Marseille se glorifie d’être la porte de l’Orient et d’accueillir l’Exposition universelle de 1906. Mais entre les troubles sociaux, le ressentiment envers les premières vagues d’immigrés et les terribles conditions de vie du prolétariat, la cité phocéenne semble prête elle aussi à exploser.
C’est là, de Rio de Janeiro à Marseille, que Marina et Filomena vont suivre leurs destins tumultueux. C’est là encore que vont se faire et se défaire les passions amoureuses de leurs petites-filles, Josefina et Sigisberta. C’est là, enfin, que vont naître et grandir Jean Dimare et Zumbi, les deux héros de Corcovado, premier volet de la Suite brésilienne de Jean-Paul Delfino.
Jean-Paul Delfino, romancier et scénariste, vit à Aix-en-Provence. 12, rue Carioca est le neuvième et ultime volet de sa Suite brésilienne, une fresque commencée en 2005 avec Corcovado et qui couvre une période de près de trois siècles.
Tags : saga, récits, roman, roman historique, historique, histoire, esclavage, démocratie, compassion, carnaval, urbanisme, abolition de l'esclavage, capitalisme, brésilienne, brésil.
Citations de 12, rue Carioca (10)
Ici, il y a ni dieu, ni maître. C'est la loi du plus fort et le plus fort, c'est moi. Si y en a un qu'est pas d'accord avec ça, qu'il avance et qu'il le dise. Je le tuerai moi-même ou il me tuera, ainsi soit-il...
[...] ces indicateurs le fascinaient. Ils n'hésitaient devant aucune manigance pour ramasser quelques sous, changeaient de convictions avec la même soudaineté que le vent pouvait modifier sa direction, ne s'embarrassaient d'aucun scrupule et se révélaient capables de vendre père et mère pour être, ne serait-ce que l'espace d'un instant, de la grande famille de la justice ou de celle de la pègre.
Ici, les forces de l'ordre n'étaient pas les bienvenues et l'on réglait ses affaires entre soi. La police n'était qu'un mal nécessaire qu'il fallait bien supporter mais personne, dans toute la Petite Afrique, n'aurait risqué de perdre son honneur en aidant les cognes. C'était tout à la fois une question de fierté, mais aussi de crainte des représailles. Dans le ventre de Rio de Janeiro, les balances ne faisaient jamais de vieux os.
Tout comme Rio de Janeiro, Marseille est une ville dont on ne sort pas indemne. Elle vous hypnotise, vous aspire, vous charme et vous irrite, vous endort et vous dévore pour mieux vous digérer. Elle vous rend ensuite à votre existence, tourneboulé et surpris d'avoir pu si vite changer de peau et d'âne, le cur marqué au fer rouge.
Ils quittent leurs villages et leurs fazendas avec la misère qui colle à leurs pieds. Ils viennent à Rio en se disant qu'ici, tout sera plus simple, qu'ils trouveront du travail et de quoi manger. Mais une ville, même quand elle est grande, même quand c'est la capitale d'un pays, elle peut pas accueillir toute la misère du monde.
Comme la centaine de personnes qui s'agglutinaient là, elle abandonnait Lisbonne, cette terre de malheur qui n'en finissait plus de trembler sur son piédestal et qui hésitait encore entre les fastes passés de l'Empire et les promesses capitalistes alléchantes de la démocratie.
La religion, c'est un peu comme une brosse à dents. C'est un effet personnel.
Si le matin était réservé à Dieu et à ses soldats en robe, le dimanche était le jour du peuple, celui de la flemme, du jeu, du plaisir, du vertige, des mauvais garçons et des filles des rues.
Il faut toujours obéir aux anciens. Si on sait pas pourquoi, eux ils savent. Enfin, ils disent qu'ils le savent mais, à mon avis, les anciens savent pas tout. Sinon, ça se saurait...
Si on peut pas échapper à son destin, on est quand même capable de décider quand les choses doivent arriver.
Critiques de 12, rue Carioca : avis de lecteurs (3)
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Critique de 12, rue Carioca par Joy369 (Babelio)J'ai ADORE ce livre, ainsi que toute la série sur le Brésil de cet auteur. Idéal avant de partir en vacances au Brésil pour mieux comprendre l'histoire de ce fabuleux pays. Ou pour rêver d'y être...
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Critique de 12, rue Carioca par karkarot (Babelio)J'ai rencontré Jean-Paul Delfino a une rencontre littéraire dans le Sud de la France, sa patrie. J'ai acheté ce livre sur les conseils d'un ami qui avait travaillé avec lui. Je l'ai acheté pour partir...
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Critique de 12, rue Carioca par Under_the_Moon (Babelio)Pour conclure sa "suite brésilienne", Jean-Paul Delfino nous transporte avec ce dernier tome de la saga à la fin du 19ème siècle et à l'aube du 20ème siècle. L'esclavage a été abolit et le Brésil ve....
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